Dans la commune, tout le monde ou presque connait “l’immeuble Nadaud” sans pour autant connaître un peu de son histoire.
Le 15 septembre dernier, un homme ayant passé la bonne cinquantaine entre en mairie pour demander des renseignements sur des terrains dont sa mère âgée toujours propriétaire ne se souvient plus très bien où ils sont situés. Pour lui, l’objectif est d’arriver à les localiser.
Dans la discussion avec l’adjoint au maire, cet homme, Fabrice Pasquet, évoque sa jeunesse et notamment ses vacances sur la commune de Le Fieu. Ne sachant plus très bien localiser la maison de son arrière grand-mère, il se souvient d’une épicerie en terre battue que tenait sa “Mémé du Fieu“. Soudain, il lâche le nom de Nadaud. D’un seul coup, tout s’éclaire ! Il s’agit de “l’immauble Nadaud” dont l’origine de cette appellation n’est certainement pas connu de la plupard des Féodiens sauf peut-être les plus anciens.
Et c’est ainsi qu’une page d’histoire du village voit le jour !
Alors que l’élu l’accompagne vers la maison de vacances de son enfanc, Fabrice prend plaisir à raconter que l’épicerie était accollée à la cuisine de la maison de ses arrières grands-parents, Elia Poumeau mariée à Gaston Nadaud. La cuisine était la seule pièce à vivre, les chambres se trouvaient à l’étage. Il se souvient de la bonne odeur de café chaud dans les grands bols anciens et des confitures de prunes de “Mémé”. Fabrice ressent encore le goût de la soupe qui mouillait les grandes tranches de pain. Il parle avec délice de son souvenir de cèpes, à la bonne saison, qui rissolaient sur le poële à bois et pense à la marmite toujours prête sur les chenets au-dessus du feu de la cheminée. Il se souvient encore de “Pelita“, la petite chienne au regard tendre étendue bien au chaud près de l’âtre…
A l’arrière de la maison se touvait le poulailler à côté duquel le jardin potager produisait de savoureux légumes qu’ils ramenaient, sa soeur jumelle Valérie et lui, dans des paniers de vendangeurs. Il se remémore aussi le goût des belles tomates chauffées par le soleil à même le pied…
Soudain, la cloche de l’église retentit. Fabrice sursaute et pense tout à coup qu’un de ses oncles était sonneur de cloche à l’église St Nicolas. Le bruit ambiant du bourg lui rappelle également que son autre oncle lui apprenait le chant des oiseaux et que de temps en temps avec sa soeur, ils faisaient des courses endiablées de brouette dans le poulailler au grand dam de la propriétaire des lieux et de la volaille un peu aussi.
Enfin, Fabrice ému par ses propres récits se souvient de sa “Mémé” en tablier gris et en chaussons bien chaud. Il se souvient aussi de son visage au parfum de savon de Marseille, ridé comme une vieille pomme mais si doux pour l’enfant qu’il était…
Etant alors le petit garçon de la grande ville de Pau (64), il conserve le souvenir nostalgique d’une enfance heureuse durant ses vacances passées à LE FIEU. Après 45 ans sans avoir remis les pieds dans le village, Fabrice reste heureux d’avoir été ce petit garçon émerveillé par tout ce qui fait cette belle campagne du Nord-Libournais. Il se dit riche de tous les moments vécus dans une nature encore authentique et magnifiquement colorée par les saisons.
En venant s’adresser à la mairie pour tout autre chose, Fabrice ne pensait pas que tant de souvenirs allaient ressurgir pour retrouver un pan de son histoire personnelle et familiale. Avant de partir, Il a voulu retrouver les tombes de ses aïeux dans le vieux cimetière et se reccueillir un instant devant ceux qui lui ont appris tout simplement la vie de la campagne dans une époque où le superflu n’existait pas.